Salvatore Palidda – Fonte: © Mediapart
08 aprile 2020
En Italie se multiplient les témoignages critiques de la gestion de la pandémie et des chiffres officiels : avec sans 4 fois plus de morts qu’annoncés officiellement. Avec une gestion plus militaro-policière que sanitaire.
…. Alzano Lombardo est l’un des villages de la province de Bergame le plus touché par la pandémie et où l’hôpital publique avait été supprimé par les restructurations libéristes d’il y a quelques années ; le maire constate que dans la même période de 2019 on y a eu 25 décès, maintenant 145 mais les données officielles disent qu’il y a eu que 30 morts pour Covid19. De même le maire de Bergame affirme que les chiffres officiels ne comprennent pas le grand nombre de morts à la maison souvent à l’insu de test et d’observation sanitaire mais que de toute évidence selon les témoignages de gens de la famille sont des décès dus à la pandémie. Parmi ces nombreux témoignages signalons ceux des médecins de Bergame, ceux cités dans le reportage signé par Jason Horowitz et publié dans le New York Times et encore d’autres qui apparaissent de plus en plus sur les médias et les blogs italiens parfois par les filles ou fils de décédés qui défoulent ainsi leur chagrin face à un fléau que auquel ils ont dû faire face sans aucun aide parfois devenant fous n’arrivant pas à trouver des bonbonnes d’oxygène et voyant la mère ou le père s’étendre sans pouvoir les sauver.
…
Le gouvernement n’a pas arrêté de produire des décrets visant d’un côté des mesures de confinement apparemment de plus en plus strictes et de l’autre côté des mesures économiques qui de tout évidence sont assez insuffisants et de loin moins importantes que celles adoptées par les autres pays. De fait on peut dire que les autorités politiques ont choisi une gestion policière plutôt qu’une gestion sanitaire efficace et appropriée. Autrement dit, la sécurité sanitaire a été remplacée par une sécurité militaro-policière qui cependant s’est empressée à garantir la demande du patronat, à savoir le fonctionnement de la plupart des activités y compris celles pas de tout indispensables. L’exemple le plus scandaleux est celui de la production militaire. Comme le souligne l’un des plus qualifiés experts de production d’armements, Giorgio Beretta, Leonardo-Finmeccanica n’a pas cessé de produire armements et a meme d’avoir une nouvelle commission d’un milliard d’euros pour la fabrication de sous-marins. De même la très connu industrie Beretta a continué à produire armements ainsi que d’autres industries des marchandises pas de tout indispensables. Et c’est juste au Nord de l’Italie et en particulier dans les régions les plus touchées par la pandémie -notamment la Lombardi, l’Emilie-Romagne, le Piémont, la région de Venise et la Toscane- que toutes sortes d’activités productives et de service ont continué à fonctionner. Ainsi, des centaines de milliers de travailleurs ont été contraints à sortir tous les jours pour aller au travail avec donc un risque très élevé de contagion et de devenir porteurs de virus. C’est alors qu’on a vu éclater des grèves très suivies car les travailleurs se sont révoltés contre la logique de privilégier l’économie aux dépens de la santé leur, de leurs familles et de tout le monde (sur ces grèves voir ici)…